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Sète commémore le centenaire de l'armisticeDimanche, 11 Novembre 2018 21:31 https://www.midilibre.fr/ Un moment de recueillement devant le monument aux morts. Les autorités civiles et militaires étaient réunis au parc Simone Veil, entourés de nombreux enfants. Comme partout en France, Sète a commémoré le centenaire de l'armistice de la guerre de 14-18. |
"Commémorer, c’est aussi lancer un appel à la vigilance"Lundi, 12 Novembre 2018 13:39 Elrick Irastorza va accompagner jusqu’au 11 novembre le Président Macron. Le général Irastorza, qui vit à Castries dans l’Hérault, est à la tête de la Mission centenaire depuis 2014. Quel regard portez-vous sur cette longue plongée dans l’histoire de 14-18 ? Je veux d’abord rappeler ce que nous avons voulu faire : commémorer. Commémorer, c’est faire mémoire ensemble de ce qui est la plus grande épreuve, la plus grande rupture sociétale qu’ait supportée ce pays à ce jour. On n’a jamais connu pire. Commémorer, ce n’est pas un acte gratuit, ça doit inciter à la réflexion, et à servir de leçon. Il serait heureux que beaucoup s’en souviennent aujourd’hui dans un monde qui n’est guère plus stable qu’il ne l’était en 1914. Qu’est-ce qui a guidé votre action ? Le premier principe, c’était d’honorer tous les combattants. Les Français, les Allemands, mais aussi tous ceux venus de loin, souvent, pour se battre pour notre liberté. Il fallait aussi témoigner des acquis de la construction européenne : depuis la nuit des temps, les pays européens se sont entre-déchirés, mais on est arrivés à une construction, imparfaite sans doute, qui fait qu’on ne s’est pas battu en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, si ce n’est malheureusement dans les Balkans. Comment transmettre l’ampleur du conflit ? Il faut faire comprendre aux plus jeunes comment on a pu arriver à un tel dérèglement mondial. Comment nos grands-parents ont pu supporter pendant 1 561 jours plus de 900 tués par jour. Supporter cela, et toutes les douleurs associées, qu’elles soient au front, à l’arrière. Vous savez, quand vous êtes à l’ossuaire de Verdun, sous les pieds, vous avez 130 000 morts. C’est l’équivalent de la ville d’Amiens. Vous regardez par le porche, vous avez la nécropole en bas, avec 16 000 tombes. C’est la ville de Tarascon. Et si vous regardez vers la forêt qui est juste derrière, vous avez encore 80 000 corps qui sont enterrés sur le champ de bataille : c’est la ville de Pau. Comment peut-on rester insensible à ça et se dire que maintenant on est en paix, et que tout va bien aller ? Non. Commémorer, c’est aussi lancer un appel à la vigilance. Quel est l’apport de la Mission à la connaissance de la Grande Guerre ? La recherche et les moyens techniques ont permis des avancées très importantes. Un exemple : tous les soldats avaient une fiche individuelle, avec leur filiation et leurs états de service. On avait jusqu’ici un accès assez facile au 1,4 million de fiches de ceux qui avaient été tués. C’était plus compliqué pour les autres combattants : il y a plus de 8 millions de fiches. Toutes les archives départementales les ont numérisées, et avec le moteur de recherche “Grand mémorial”, vous pouvez désormais retrouver les états de service de chaque soldat mobilisé, et ce qu’ils ont fait après : vous avez dans le lot des héros des deux guerres. Notre mémoire évoquait surtout les morts. Mais il ne faut pas oublier le courage des survivants. Qu’avez-vous appris qui vous ait surpris ? J’ai été frappé par le décalage qui existe entre l’histoire que nous avons apprise, de nos parents ou de nos professeurs, et celle qu’on découvre en allant aux sources. On s’aperçoit que les choses ne sont pas aussi simples que cela. Il y a des kystes mémoriels, comme celui des fusillés de la Grande Guerre. Grâce à un rapport au cas par cas, on découvre ainsi que les cinq premiers mois de la guerre ont été les plus douloureux : on a là un tiers des pertes, et un tiers des fusillés pour crime militaire : 200 sur 600. L’année 1917 est dans la mémoire des gens comme l’année la plus sanglante du conflit, mais les pertes sont deux fois moindres que la moyenne de toutes les années. Alors que cette justice militaire a été par moments dévoyée, c’est sûr. Mais au titre des mutineries, on a eu en 1917 28 condamnés à mort, et 26 fusillés : un malheureux s’est suicidé avant l’exécution, et un a réussi à se sauver, et a été réhabilité entre les deux guerres. Quelle leçon pour la France d’aujourd’hui ? D’abord, quels que soient nos problèmes, essayons de les résoudre collectivement, au plan mondial en paix, pour ne pas rajouter de la souffrance aux difficultés. Ensuite, que la défense de la Nation est toujours nécessaire, et que la reconnaissance due à nos soldats ne doit pas s’estomper. Ces souffrances en opération, la douleur des familles lorsqu’ils sont tués, blessés ou mutilés est de la même nature que ce qui a été enduré un siècle plus tôt, à une échelle heureusement bien moindre.
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Hommage aux 45.863 tirailleurs malgaches de la Grande Guerre à ParisLundi, 12 Novembre 2018 16:43 12/11/2018 Le 10 novembre 2018, dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre, l’association Cefmad, présidée par Christophe Gasnot, a organisé à Paris une cérémonie en hommage aux troupes malgaches qui ont combattu aux côtés des troupes métropolitaines pendant la Grande Guerre. Cette cérémonie a vu la présence du Secrétaire d’état aux Affaires étrangères, Jean Baptise Lemoyne, du ministre des Affaires étrangères malgache Maxime Dovo ainsi que de la Maire du 12ème arrondissement de Paris. Un dépôt de gerbes a été réalisé au Jardin d’Agronomie Tropicale, où se dresse la stèle à la mémoire des 10% des artilleurs malgaches morts au combat. Le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Jean-Baptise Lemoyne n’a pas manqué de rappeler la contribution du 12ème bataillon malgache au génie militaire et à l’effort de guerre produit dans les usines durant la guerre. Des représentants de la diaspora malgache étaient présents à cette cérémonie, dont les descendants et membres de la famille des soldats ayant donné leur vie lors de la Grande Guerre. |
Commémoration de la fin de la Grande Guerre au Lac Anosy le 11 novembreLundi, 12 Novembre 2018 16:51 12/11/2018 Le dimanche 11 novembre s’est tenue au Lac Anosy la commémoration du centenaire de la Grande Guerre. La cérémonie était présidée par le Général de Corps d’Armée Béni Xavier Rasolofonirina, ministre de la Défense Nationale, de l’Ambassadeur de France Véronique Vouland-Aneini ainsi que par le colonel Bruno Malet, Attaché de Défense. La cérémonie de commémoration du centenaire de la Grande Guerre a été l’occasion de rendre hommage aux morts pour la Paix. Le ministre de la défense Nationale et Madame l’Ambassadeur de France ont également ingauguré une plaque commémorative pour le centenaire de la Grande Guerre, accompagnés du Secrétaire d’Etat en charge de la Gendarmerie, du président du Conseil d’administration de l’Organisation Nationale Malgache des Anciens Combattants et Victimes de Guerres et de l’attaché de défense le Colonel Bruno Malet. Sur cette plaque est inscrit : 1918-2018 Inaugurée par : Un hommage a également été rendu aux Morts pour la France en 2018 : Enfin, l’attaché de défense a remis la Croix du Combattant et la médaille de Reconnaissance de la Nation à Messieurs Philippe PASCAU et Alain PRIMAUX. Lors d’une réception à la Résidence de France dans la suite de la cérémonie au Lac Anosy, l’Ambassadeur de France, Mme Véronique Vouland-Aneini, a saisi l’occasion de la présence du Général de Corps d’Armée Béni Xavier Rasolofonirina, ministre de la Défense Nationale pour évoquer à nouveau la question sécuritaire à Madagascar, à laquelle est confrontée la communauté française, l’un de nos compatriotes enlevés ayant récemment recouvré la liberté alors qu’un autre, kidnappé il y a quelques jours, est toujours détenu. L’Ambassadeur a ensuite lu le discours du Président de la République, M. Emmanuel Macron, pour cette cérémonie du 11 novembre : "Un siècle. Un siècle que l’Armistice du 11 novembre 1918 est venu mettre un terme aux combats fratricides de la Première Guerre mondiale. A cet affrontement interminable nation contre nation, peuple contre peuple. Avec ses tranchées pleines de boue, de sang et de larmes. Ses orages de feu et d’acier qui grondaient par tous les temps et déchiraient les ciels les plus clames. Ses champs de bataille éventrés et la mort, omniprésente. Le 11 novembre 1918, un grand soupir de soulagement traverse la France. Depuis Compiègne où l’Armistice a été signé à l’aube, il se propage jusqu’aux champs de bataille. Partout, on célèbre alors avec fierté la victoire de la France et de ses alliés. Nos poilus ne se sont pas battus pour rien ; ils ne sont pas morts en vain : la patrie est sauvée, la paix, enfin, va revenir ! Mais partout, aussi, on constate le gâchis et on éprouve d’autant plus le deuil : là, un fils pleure son père ; ici, un père pleure son fils ; là, comme ailleurs, une veuve pleure son mari. Et partout on voit défiler des cortèges de mutilés et de gueules cassées. Françaises, Français, dans chacune de nos villes et dans chacun de nos villages, Françaises et Français de toutes générations et de tous horizons, nous voilà rassemblés en ce 11 novembre. Nous sommes réunis dans nos communes, devant nos monuments aux morts, pour rendre hommage et dire notre reconnaissance à tous ceux qui nous ont défendu hier mais aussi à ceux qui nous défendent aujourd’hui, jusqu’au sacrifice de leur vie. Françaises, Français, nous sommes aussi unis en ce jour dans le conscience de notre histoire et dans le refus de sa répétition. Vigilance ! Tel est le sentiment que doit nous inspirer le souvenir de l’effroyable hécatombe de la Grande Guerre. Vive l’Europe en paix ! |
Pierre de Villiers - Qu'est-ce qu'un chef ?Lundi, 12 Novembre 2018 19:37 Réflexion à l’usage de tous ceux qui exercent une responsabilité, si minime soit-elle, cet ouvrage est aussi un ambitieux essai sur l’ordre. Comme un officier le ferait pour ses hommes, le général de Villiers indique au lecteur la destination, le point à atteindre et l’itinéraire pour se diriger dans un monde complexe et pour agir utilement. « Je ne suis ni philosophe, ni sociologue, ni capitaine d’industrie. Je suis un praticien de l’autorité qui s’est toujours efforcé de placer les relations humaines au cœur de son engagement au service de la France et de ses armées. Car l’autorité n’est pas spécifiquement militaire, c’est le lien fondamental de toute société humaine. Fort de ces convictions, je propose dans ce livre quelques jalons pragmatiques, simples et avérés pour sortir d’un mal-être sociétal croissant, diriger avec justesse et discernement. » |
Général d’armée Pierre de Villiers : «Il y a une crise de l’autorité aujourd’hui»Lundi, 12 Novembre 2018 19:52 Seize mois après sa démission de ses fonctions de chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers publie une réflexion sur l’autorité, sobrement intitulée « Qu’est-ce qu’un chef ? ».Il ne souhaitait pas que l’interview paraisse le dimanche 11 novembre, jour de « commémoration des soldats tombés sur le champ de bataille »… On ne quitte pas l’uniforme comme ça, même seize mois après avoir démissionné de ses fonctions de chef d’état-major des armées, suite à une passe d’armes avec le président Macron. Président d’une société de conseil en stratégie, l’ex-CEMA (Chef d’état-major des armées) de 62 ans dispense depuis ses conseils aux entreprises ou aux associations. « Mon agenda est toujours très chargé, souffle-t-il, mais heureusement, j’ai un peu plus le temps de lire. » Et d’écrire ! Son premier livre, « Servir » (qui vient de paraître en format poche chez Pluriel) s’est vendu à 140 000 exemplaires. Son nouvel ouvrage, qui paraît mercredi chez Fayard, ambitionne de répondre à cette vaste question : « Qu’est-ce qu’un chef ? ». Une réflexion qui renvoie aux désordres de notre époque, et à quelques pistes pour les résoudre. Pourquoi avoir écrit ce livre ? PIERRE DE VILLIERS. Parce qu’il y a un fossé grandissant entre ceux qui dirigent et ceux qui exécutent. Une des causes est une forme de déshumanisation qui s’accroît partout. Il faut remettre l’homme et la femme au centre. Quelle est la responsabilité fondamentale du chef ? C’est le bonheur de l’homme, pas simplement la performance ou la dimension financière. Il faut revenir à l’origine latine du mot : autoritas, élever vers. Non pas en faisant pression sur ses équipes, mais en faisant jaillir d’elles l’initiative, l’imagination, les solutions. Est-ce une crise du chef que vous diagnostiquez ? Il y a une crise de l’autorité aujourd’hui. Pas simplement en France, mais dans nos démocraties occidentales. Elle est liée à des facteurs qui pèsent de plus en plus sur les dirigeants : l’élargissement de l’espace avec la mondialisation, le temps qui presse et qui stresse ; l’insécurité qui règne, l’individualisme favorisé par les technologies… Tous ces facteurs complexifient l’exercice de l’autorité. Les politiques savent-ils être des chefs ? Ce qui manque en politique comme ailleurs, c’est la vision stratégique. Nous sommes dans le temps court, dans la tactique, dans les moyens… Il faut retrouver la vision qui donne du sens. Votre frère Philippe vous a récemment prêté des propos que vous auriez tenus au président Macron : « Si ça pète dans les banlieues, on n’a pas les moyens de faire face »… Est-ce exact ? Comme vous le dites fort justement, ce sont des propos qu’il me prête… ce qui ne signifie en aucun cas qu’ils m’appartiennent, nonobstant toute l’affection que j’ai pour mon frère. Ce que je peux dire, c’est que la situation dans certains quartiers est très préoccupante. Les difficultés n’y sont pas seulement économiques ou sociales, mais culturelles. L’échec en matière d’intégration est patent. Pourtant, je suis frappé de voir combien nous avons une belle jeunesse. Mais elle attend du sens, de l’humanité, le signal de valeurs partagées… et qu’on l’encourage. Le service national universel (SNU) pourrait-il remplir un rôle utile ? Je n’ai pas la version définitive du projet. Mais je comprends que l’effet voulu est de reconstituer le creuset national. J’y souscris, puisqu’il y a à peu près 100 000 jeunes - sur les 800 000 d’une classe d’âge - qui sont en dehors du système, qu’on veut réinsérer. Il y a trois difficultés à surmonter sur le SNU : budgétaire d’abord - ça ne peut pas être le budget des Armées. L’infrastructure ensuite, pour loger tout le monde. L’encadrement enfin. Ces jeunes, en particulier ceux qui sont en marge, exigeront un encadrement étoffé. Mais là encore, je ne vois pas comment les armées, qui sont déjà à 25 % au-dessus de leur capacité opérationnelle, pourraient y parvenir. L’autorité était un ressort de l’élection de Macron. A-t-elle été restaurée ? Tous les événements quotidiens montrent une crise de l’autorité, c’est patent. Mais le président est là depuis 18 mois, c’est le chef des Français, de la nation, il a été le mien et j’ai toujours été un homme loyal. Laissons-lui le temps nécessaire. Se poser en président autoritaire, ça ne se décrète pas ? L’autorité, ce n’est ni la mollesse tiède ni la dureté froide. C’est le chef qui est au service du bien commun, de l’intérêt général, qui fait éclore chez les gens tous les talents. Il ne délègue pas assez ? Je n’ai ni jugement ni conseils à lui donner. Que faut-il pour faire un bon chef ? La confiance, c’est la valeur clé, l’aboutissement de l’exercice de l’autorité : quand on est chef, l’adhésion doit l’emporter sur la contrainte, et sur toute pression qu’on ferait peser sur ses subordonnés. C’est ce que j’appelle l’obéissance d’amitié : on est suivi parce qu’on est aimé. Le chef doit apporter du calme et de la sérénité. Plus ça chauffe, plus les merdes volent en escadrilles, plus il doit absorber les inquiétudes et diffuser de la confiance. Après, il y a d’autres qualités que je décris dans le livre : la compétence bien sûr, l’expérience, l’ouverture aux autres, la délégation et l’exemplarité. Vous êtes fan de football. Didier Deschamps est-il un vrai chef à vos yeux ? Absolument ! Il a été parfois critiqué car il n’a pas forcément pris les meilleurs joueurs techniquement, mais ceux dont il était certain qu’ils s’inséreraient dans le collectif. Il a su tirer les enseignements du désastre de Knysna en 2010. Il a construit un groupe, l’a fédéré, puis il en a fait une équipe qui a gagné. Le patriotisme a-t-il compté dans la victoire à Moscou ? J’en suis sûr ! J’ai été frappé par deux choses en entendant les interviews des joueurs. 1. Le groupe d’abord. 2. Quand on porte le maillot de l’équipe de France, on doit être fier et on donne absolument tout. Les voir chanter la Marseillaise avant les matchs, c’était fabuleux. C’est la même démarche qui m’a animé quand j’étais chef militaire. On n’emmène pas les gens au combat - que ce soit sur un terrain de foot ou au nord Mali, même si la comparaison est audacieuse - juste avec l’intelligence et le schéma tactique. La motivation, c’est la clé. Quelle que soit l’organisation. Un chef doit-il nécessairement gagner beaucoup plus ? Il est légitime d’être mieux rémunéré si on endosse plus de responsabilités. Mais je trouve certains écarts de salaires choquants dans les grandes entreprises : parfois, cela va de 1 à 300 ! Dans l’armée, c’est 1 à 8. En matière de justice sociale et d’équité, elle a de quoi inspirer d’autres organisations. Jusqu’à être un modèle de société ? Disons plutôt un laboratoire et une référence. Certains problèmes sociétaux sont moindres dans l’armée. Il est vrai que le regard qu’on porte sur elle a beaucoup changé. Quand j’y suis rentré en 1975, c’était un vrai répulsif : j’étais insulté sur les terrains de foot parce que mes cheveux courts indiquaient que j’étais militaire. Elle est désormais populaire, respectée, applaudie… bref, à la mode ! Emmanuel Macron vient de plaider pour une « armée européenne ». Et vous ? Tout dépend de ce que revêt ce terme. Si elle prend la forme de projets de coopération entre différents pays autour de projets concrets, c’est même nécessaire ! Si c’est une armée fusionnée pour en faire une force armée pilotée de Bruxelles, non, impossible. On meurt pour son chef, sa patrie, ses valeurs nationales. Pas pour une communauté économique. Je suis pour une France souveraine dans une Europe forte, car nous n’avons plus le choix vu l’état du monde. Un monde « en fusion », écrivez-vous… Ce monde est dangereux et surtout, beaucoup plus instable. A quoi assiste-t-on ? Au retour des Etats-puissance qui augmentent de 5 à 10 % par an leurs moyens militaires et pratiquent la diplomatie du fait accompli. Au terrorisme islamiste avec lequel le monde et la France n’en ont pas fini. Aux migrations incontrôlées et au dérèglement climatique… Nous sommes dans une période de point de bascule, avec suffisamment d’éléments instables pour qu’un événement embrase tout. L’Histoire s’écrit sous nos yeux. Le Président a évoqué un climat d’entre-deux-guerres. A certains égards, c’est une comparaison judicieuse. Oui, il y a urgence. Il faut construire et gagner la paix - par la force, qui permet d’éradiquer la violence - avant qu’il ne soit trop tard. Et pour cela, on a besoin de chefs. Avez-vous envie de vous lancer en politique ? Je comprends que la question se pose avec ce livre, mais je suis un soldat. Je ne ferai pas de politique. Ce n’est pas mon métier, ni ma volonté. « Qu’est-ce qu’un chef ? », Pierre de Villiers, éd. Fayard, 256 pages, 20,90 euros. |
« MAHAZOMORA, le tirailleur malgache »Lundi, 12 Novembre 2018 14:06 |
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Conférence de garnison : « les premiers enseignements des commémorations de la Grande Guerre » le jeudi 15 novembre 2018 à 18 heures 15Mardi, 06 Novembre 2018 03:47 ![]() |
CONFÉRENCE DU DIMANCHE 18 novembre 2018 au Novotel sud, 125 avenue de Palavas à Montpellier : « Les Zouaves, dans la bataille oubliée des Dardanelles (1915) »Dimanche, 28 Octobre 2018 16:31 ![]() ![]() |
Servir ! - Vendredi 23 novembre 2018 à 14H00, Maison des avocats. « Un siècle après la Grande Guerre, les opérations militaires au prisme des relations entre le Politique, le Soldat et le Juge »Dimanche, 11 Novembre 2018 13:29 |
4e Concert de la Gendarmerie - Mercredi 28 Novembre 2018 à 20H30Vendredi, 14 Septembre 2018 19:48 ![]() ![]() |
Assemblée plénière 2018 du CEACH.Vendredi, 22 Juin 2018 19:52 Le jeudi 6 décembre 2018 |
Repas de Noël de l'AALESSE, le dimanche 16 décembre 2018 au restaurant "Les flots d'azur"Dimanche, 11 Novembre 2018 14:25
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Les Batailles des Éparges par le colonel (er) Xavier PIERSONVendredi, 09 Novembre 2018 12:19 https://www.legionetrangere.fr/ Publication : 8 novembre 2018 Les combats des Éparges par Xavier PIERSON Il existe un plan classique pour expliquer une bataille ; il faut présenter les forces en présence, la tactique employée, la chronologie des évènements, le bilan des pertes et annoncer le vainqueur. Les ouvrages traitant de cette bataille ont utilisé cette méthode excellemment didactique. Pourquoi s’en affranchir ? Mais il est nécessaire d’expliquer en quoi les combats des Éparges sont emblématiques. Plus que partout ailleurs dans cette Grande Guerre qualifiée d’industrielle et de totale, la place de l’homme est restée prépondérante. Toute la puissance de feu, tout le pouvoir de destruction se sont concentrés là, sur crête d’un peu plus d’un kilomètre de long. Cette terre fut martelée, remuée, bouleversée, chamboulée à l’extrême au point de recueillir des milliers de disparus, de soldats sans sépultures, sans noms, sans croix… Ainsi, au-delà de ce plan logique, il faut insister sur les dimensions humaines. Que l’exposé devienne récit, histoire d’hommes ! Le champ de bataille des Éparges ne possédait pas les critères traditionnels pour une confrontation ; pas de grande plaine pour les déploiements de masse, pas d’axes pour les mouvements tactiques, pas de place forte à investir, pas de dimension symbolique à acquérir. Pourtant, l’affrontement, un des plus violents du premier conflit mondial, aura lieu de février à juin 1915. Et dans cet affrontement titanesque, le futur écrivain Maurice Genevoix est présent. Il écrira : « Ce que nous avons fait c’est plus qu’on ne pouvait demander à des hommes et nous l’avons fait ». Le village des Éparges regroupait, à la veille de la Grande Guerre, environ deux cents âmes. Un village rue, comme tant d’autres en Meuse. Un village de paysans, de journaliers, d’artisans, de petits commerçants. Tous ces hommes ont rejoint leurs corps d’affectation et neuf d’entre eux (environ 20%) y laissèrent la vie. Dans les collines qui abritent la commune et dans la vallée du Longeau qui la borde, on cultive tout ce qui peut pousser et produire ; la terre est généreuse, lourde d’argile avec des lopins de calcaire pour accueillir la vigne. Les Éparges est dans un écrin. En gravissant les crêtes à l’est, on découvre au bout du chemin la grande plaine de la Woëvre et au-delà Metz, à quarante kilomètres, avec sa garnison allemande ; en montant à l’ouest, on entre dans la forêt avec sa Tranchée de Calonne et plus loin la Meuse. Il est évident que les hauts à l’est paraissent stratégiquement très importants. Promontoires excellents pour l’observation des mouvements et l’application des tirs, il convient de s’y installer les premiers, de s’y retrancher au plus vite et au mieux. Les Allemands ne s’y trompent pas. A la fin d’août 1914, ils traversent la Woëvre, franchissent les Hauts, dépassent la Tranchée de Calonne et déboulent sur la Meuse. Ils espèrent passer rapidement sur la rive gauche, prendre à revers Verdun et frapper le flanc droit d’une armée française qui recule depuis un mois. Mais celle-ci réagit sur la Marne et repousse l’envahisseur. Sur la Meuse, les forts résistent et les Allemands ne peuvent qu’occuper Saint-Mihiel. Du coup, une grande partie des forces repart vers l’est et décide, justement, de s’installer sur les Hauts de Meuse. C’est la crête des Éparges qui est choisie. Elle n’est pourtant pas la plus haute (moins de 350 m). D’emblée, l’occupant creuse, fortifie, bétonne. Le train, tortillard plutôt, arrive au pied du mouvement de terrain, à Combres. On aménage des galeries, des abris, des postes de commandement, de secours, de tir… La crête se couvre de tranchées et de boyaux, s’hérisse de chicanes et de fils de fer barbelés. Les Français se déploient dans la forêt à l’ouest où ils placent leur artillerie, dans les ruines du village et sur la colline de Montgirmont, juste au nord de la position allemande. De l’automne 1914 au tout début de 1915, les positions ne changeront pas. Certes, on se fusille, on se mitraille, on se bombarde de temps en temps mais rien de déterminant, de préoccupant. Si les choses pouvaient en rester là… En janvier 1915, le commandement français décide de reprendre l’initiative. Des offensives seront lancées en Woëvre, en Argonne et à Saint-Mihiel. C’est tout le secteur meusien qui semble visé. Le promontoire allemand des Éparges devient un objectif prioritaire. La date de l’attaque est fixée au 14 février puis repoussée de trois jours pour cause de mauvais temps. L’artillerie est massée sur la Tranchée de Calonne. Il s’agit de 75 mm, de 90 mm, de 120, de 155 et même d’obusiers de 220. L’infanterie occupe l’ouest et le nord de la crête à portée de fusils de l’ennemi. Les premières lignes s’observent facilement ; à hauteur de Montgirmont quelques centaines de mètres les séparent. Pour les troupes positionnées dans le village, elles devront franchir le Longeau, petit ruisseau qui ne constitue pas un obstacle mais un fort désagrément pour qui veut le franchir à gué, en hiver. Le 17 février, vers 4h15, les déplacements pour rejoindre les positions d’assaut s’exécutent. Personne ne se doute de la violence à venir. Pourtant tout est prêt pour anéantir l’adversaire. Toute la matinée, l’artillerie française déverse un déluge d’obus ; vers 14h, il est procédé à la mise à feu de quatre mines placées sous les tranchées allemandes. La déflagration est telle qu’elle est perçue physiquement à une vingtaine de kilomètres de l’explosion, dans la plaine de la Woëvre. C’est toute la crête des Éparges qui tremble. La frayeur empoigne tous les combattants : du jamais vu, du terrible… La crête est recouverte de fumée et sous celle-ci, il y a les hommes qui subissent et attendent l’attaque et ceux qui observent et préparent l’assaut. Ces derniers appartiennent pour la plupart aux 106e et 132e RI, régiments champenois de Chalons. Maurice Genevoix avait rejoint le 106 au début d’août 14. A partir du 17 février, la bataille des Éparges n’est une longue suite d’attaques et de contre-attaques, de prises de tranchées et de reconquêtes de position. Combats de corps à corps, baïonnette au canon, avec képi sur la tête car le casque Adrian ne viendra qu’à l’été, voire l’automne 1915. Combats d’un autre âge avec des armes modernes d’une puissance destructrice inégalée. Les tranchées de premières lignes ont disparu ; elles ne sont qu’excavations de boue et de sang. La ligne de front, claire sur la carte, ressemble à un enchevêtrement de positions isolées tenues épisodiquement par l’un ou l’autre des adversaires. Les hommes qui tiennent et les autres qui attaquent, tous manifestent un courage extraordinaire, une ténacité inébranlable, une abnégation admirable. Les philosophes, les moralistes, pourront toujours chercher le pourquoi des choses ; les Poilus des Éparges ont montré le comment. L’acte et non le discours sublime l’homme. Au cours de cette bataille, les actes de bravoure, pour ne pas dire d’héroïsme, n’ont pas manqué. Il faut lire Maurice Genevoix et son magistral ouvrage Ceux de 14 (Tome IV : Les Éparges) pour les saisir comme un cliché pris à l’improviste. C’est ce soldat mortellement blessé ; il ne peut pas parler mais il indique, par un regard intense, à l’auteur, chef de section, qu’il ne doit pas continuer sa progression. Un tireur allemand est aux aguets en face. Il n’avait plus que les yeux pour continuer la lutte… C’est ce jeune lieutenant saint-cyrien, Porchon, ami de Genevoix, qui crâne dans les ruines du village pour impressionner ses hommes et mourra le 18 février à la tête de sa section. Blessé une première fois, il veut rester en première ligne mais ses hommes l’entraînent à l’arrière pour… recevoir un fatal obus. C’est Maxime Réal Del Sarte qui refuse de se faire relever par un père de famille et qui est atteint, quelques instants plus tard, par un obus lui arrachant un bras. Après la guerre, il reprendra son métier de sculpteur et réalisera le magnifique monument des « Revenants » à la gloire des soldats du 106e RI. Ce sont tous ces soldats, anonymes et disparus, qui ont combattu aux Éparges. La Crête a enseveli environ 20 000 Français dont presque la moitié n’a pas de tombes. D’ailleurs, une jeune artiste, Mina Fischer, fiancée à un lieutenant porté disparu, décide de sculpter une fresque à « Ceux qui n’ont pas de tombe ». Cette belle œuvre orne le monument du point X. Devenue par la suite la Comtesse de Cugnac par son mariage avec un grand mutilé de la guerre, elle n’aura de cesse de commémorer chaque lundi de Pentecôte les combats de 1915. Aujourd’hui la cérémonie existe encore. A la bataille des Éparges toutes les armes les plus meurtrières ont été employées et, pour certaines expérimentées. Ce fut le cas des mines. Il s’agissait de placer au bout d’un tunnel étroit une charge importante d’explosif juste à la verticale de la tranchée ennemie. On a lu plus haut que les Français avaient tiré, le 17 février, quatre mines et que l’explosion titanesque avait été perçue loin dans la plaine de la Woëvre. Mais il y en eut bien d’autres mises à feu. Les deux adversaires ne s’en sont pas privés. Environ 60. Certains spécialistes évaluent la plus grosse charge à 40 tonnes… A la bataille des Éparges, les éléments naturels ont ajouté à l’horreur. Un froid intense coupé par des pluies glaciales, un sol d’argile devenu terre de boue, accentuaient les souffrances des soldats. La lutte était continuelle ; rien n’épargnait les combattants. La soupe arrivait rarement en première ligne et quand elle y parvenait elle n’en était plus une. Les offensives françaises cessèrent courant juin. Elles avaient atteint le point C, le sommet, mais il restait encore 400 m pour que la conquête fût totale. L’État-major avait jugé les pertes trop importantes, les sacrifices trop grands. C’est tout dire. Il faudra attendre septembre 1918, pour chasser définitivement les Allemands de la crête avec l’aide des Américains. Le combattant des Éparges préfigure celui de Verdun, l’année suivante. Malgré l’âpreté des combats et les pertes énormes qui en découlèrent, le Poilu des Hauts de Meuse résista aux contre-attaques et donna l’assaut avec fougue et détermination. S’il rechigna parfois, il fut discipliné, stimulé par l’exemple des chefs de contact et non contraint par une hiérarchie supérieure. Ils furent des héros et non des victimes ; ils ont préféré être des hommes de devoir. Que les citoyens d’aujourd’hui soucieux de leurs droits se souviennent de ces géants. Colonel (er) Xavier PIERSON, Saint-Cyrien de la « Guilleminot », 1975-77, Officier de la Légion étrangère, ancien Chef de corps du 1er Régiment étranger à Aubagne Maire des Éparges |
Montpellier : hommage exceptionnel à l'occasion du centenaire de l'armisticeDimanche, 11 Novembre 2018 19:43 Une émouvante cérémonie, ce dimanche matin à Montpellier. p style="text-align: justify;">Un vaste parterre d'élus et de particuliers rassemblés ce matin devant le monument aux morts sur l'Esplanade. C'est un hommage vibrant, exceptionnel qui a été rendu ce matin aux poilus et à toutes les victimes de la Première guerre mondiale. La cérémonie organisée à l'occasion de ce centenaire de la signature de l'armistice a rassemblé de nombreux élus mais aussi un foule inhabituellement dense. Ces instants de recueillement ont notamment été marqués par la lecture d'une lettre de soldat par les enfants de l'école Simon-Bolivar de La Paillade et par l'interprétation du poëme de Paul-Eluard mis en musique par le compositeur Francis Poulenc par la chorale de Heidelberg, invitée spécialement à cette occasion.
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Béziers : hommage et gloire aux PoilusDimanche, 11 Novembre 2018 19:33 Cérémonie devant le monument aux Morts du Plateau des Poètes. Dans la cour d'honneur de la mairie. Inauguration du buste du poète Biterrois, Frédéric Prat. Défilé dans les rues de la ville, de la mairie au Plateau des Poètes. Messe, inaugurations, défilé, lâcher de colombes, dépôts de gerbes et Marseillaise, exposition. étaient au programme de la cérémonie de commémoration du centenaire de l'Armistice du 11 novembre, à Béziers. Cent ans après la fin de la Grande Guerre, soit en 2018, restent en vie les mémoires familiales, les hommages, les cérémonies... pour que ceux qui n'ont vécu les absurdes atrocités qu'à travers les livres d'histoire ou les récits de témoins, tous, petits et grands, puissent saluer l'immense courage de tous les Poilus, ces hommes tombés pour la France. En souvenir du courage des PoilusLa matinée d'hommage, organisée le 11 novembre, par la Ville de Béziers, en présence de nombreuses personnalités, dont le sous-préfet Christian Pouget et la députée Emmanuelle Ménard, entre dans ce processus du souvenir et de la gloire nécessaire pour donner du sens au mot "Nation". Elle a débutée par une messe à la chapelle des Pénitents, s'est poursuivie par un défilé, depuis la mairie jusqu'au Plateau des poètes, où a eu lieu la cérémonie devant le monument aux morts. Avec, entre autres, discours et dépôt de gerbes. Le cortège s'est ensuite rendu jusqu'au buste du poète biterrois Frédéric Prat, à côté de la Fontaine du Titan. Celui-ci, le douzième du Plateau, a été inauguré. La matinée s'est achevée au mail Chapat pour l'apéritif offert par la municipalité avec exposition sur la Grande Guerre. |
Soldats de France N° 10Dimanche, 11 Novembre 2018 06:23 |
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La Lettre d'Information 18/40 du CEACH.
La Lettre d'Information 18/39 du CEACH.
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La Lettre d'Information 18/39
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Réception du Don des cartes postales, vendredi 9 novembre à 11H00Mardi, 06 Novembre 2018 17:05 ![]() |
Commémoration de l'Armistice de 1918 à Béziers, le dimanche 11 novembre à 09H00Mardi, 06 Novembre 2018 17:01 ![]() |
Prochain débat public C2DH le 17 novembre 2018 10 heures Musée Saharien LE CRESMardi, 06 Novembre 2018 18:03 Le prochain débat public du C2DH (Cercle De Défense de l’Hérault), le 17ème, aura lieu le samedi 17 novembre 2018 de 10 heures à midi dans la salle de réunion du Musée Saharien de LE CRES, 1 bis, avenue de Castelnau – 34920 LE CRES .
Nous poursuivrons nos réflexions sur les événements de ces deux derniers mois en lien avec la défense à l’échelon national et international. A l’issue de notre discussion, un pot sera offert à tous les participants. Fidèlement vôtre. Charles JANIER, délégué ASAF 34 |
Inauguration du Monument aux héros de l’Armée noire: IBK et Macron rendent hommage aux troupes africainesMercredi, 07 Novembre 2018 08:41 Le Président de la République, SEM. Ibrahim Boubacar Keïta et son homologue français SEM Emmanuel MACRON ont procédé à l’inauguration officielle du Monument aux héros de l’Armée noire récemment reconstruit. La cérémonie solennelle qui a vu le Mali à l’honneur avec la présence du Chef d’Etat malien aux côtés du Président Macron comme seul Chef d’Etat invité spécial à cette symbolique, a eu lieu en début de soirée de ce 6 novembre 2018 à Reims dans le Parc de Champagne. A son arrivée à Reims, IBK a été accueilli avec tous les honneurs. Honneurs militaires, lecture historique, éclairage du Monument, chœur, dépôt commun de gerbes de fleurs par les deux Présidents, sonnerie aux morts , minute de silence , la Marseillaise chantée par le Cœur de l’Armée françaises, salutations des invités ont marqué la solennité de l’après-midi d’inauguration qui a durée 45 minutes. Le Monument inauguré, d’origine, œuvre du sculpteur Paul Morceau-Vauthier, avait été construit en deux exemplaires, à Reims et à Bamako au Mali, pour rappeler le sacrifice des tirailleurs sénégalais pour la défense de Reims en 1918. Il s’agit du seul monument érigé en France après la guerre 1914-1918 en hommage aux troupes africaines des anciennes colonies. Alors que le Monument jumeau de Bamako, inauguré le 3 janvier 1924, est toujours en place, celui de Reims fut démonté et détruit pendant la seconde guerre mondiale par l’occupant allemand. L’inauguration du Monument aux héros de l’Armée noire par les deux présidents est sans doute un hommage solennel aux troupes africaines qui payèrent un lourd tribut pour la défense de la France. Terre de combat, réservoir de ravitaillement multiforme, vivier de recrutement en soldats, l’Afrique a payé un lourd tribut à la Grande Guerre. Plus de 500.000 soldats des colonies françaises (africains) ont participé entre 1914 et 1918 à la Première Guerre Mondiale, s’illustrant lors des batailles les plus emblématiques ( Verdun et Somme en 1916 ; Chemin des dames en 1917). Après le cérémonial inaugural, IBK et MACRON en cortège automobile commun ont regagné l’Hôtel de Ville Reims où ils ont été accueillis par M. Arnaud ROBINET Maire de Reims. Sur place au niveau du Salon Colbert IBK a salué les adjoints au Maire avant de se diriger avec Macron vers bureau du Maire pour un entretien en tête-à-tête . A l’issue du tête-à-tête IBK a signé le livre d’or de la Mairie de Reims . Sur place, à Reims, la présence d’un détachement Forces Armées Maliennes et de Sécurité, composé de 15 personnels, venu directement de la région militaire sans passer par Bamako, le dimanche 4 Novembre 2018 . Le détachement a composé le piquet d’honneur avec les troupes françaises lors des honneurs militaires aux deux chefs d’Etats. Il était commandé par le lieutenant Seydou Diarra de l’unité BA, âgé seulement de 28 ans . L’inauguration a mobilisé aux côtés du Chef de l’Etat, le Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Ministre des Maliens de l’Exterieur et de l’intégration Africaine, le Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, le Général de Division Chef d’Etat Major Particulier du Chef de l’Etat , l’Ambassadeur du Mali en France, l’Ambassadeur du Mali à l’UNESCO, le Consul du Mali à Paris , Mme le Maire de Montreuil et le personnel de l’Ambassade du Mali en France. |
Maurice Genevoix : l'auteur de "Ceux de 14" marqué à jamais par ce qu'il a vécu aux EpargesMercredi, 07 Novembre 2018 08:44 Maurice Genevoix lors de la Première guerre Mondiale © France 3 / Culturebox / capture d'écran
Grièvement blessé en 1915, Maurice Genevoix ne retourna pas au front. Un de ses professeurs de l'Ecole Normale Supérieure lui conseilla d'écrire. Il se met alors à rédiger une sorte de journal de guerre, dans lequel il consigne ses souvenirs. Il y racontera l'horreur, le quotidien des soldats, les plaintes de ceux qui étaient horriblement mutilés. Le premier récit, "Sous Verdun", est publié dès 1916. "L'ouvrage fut largement censuré à sa sortie car il dépeint la guerre avec beaucoup de réalisme" explique encore Nicolas Czubakn, membre du conseil scientifique du Mémorial de Verdun. Il fut suivi de 4 autres récits, dont un en 1923 consacré aux Eparges. Robert Porchon et tous ceux de 14Grièvement blessé, Maurice Genevoix a eu la vie sauve. Mais pas son meilleur ami, Robert Porchon, son "frère de sang". L'officier français est tué le 20 février 1915 aux Eparges. Maurice Genevoix ne s'en remettra jamais. Tout sa vie, il se rendait dès qu'il le pouvait aux Eparges pour se recueillir sur sa tombe. C'est aussi ce soldat et tous "Ceux de 14" qui entreront au Panthéon aux côtés de l'académicien. C'est le souhait du président de la République. |
Maurice Genevoix : qui est cet écrivain qui va entrer au Panthéon ?Mercredi, 07 Novembre 2018 09:01 Pour rendre hommage à la "nation combattante", Emmanuel Macron souhaite faire entrer Maurice Genevoix au Panthéon en 2020. Découvrez qui était cet écrivain, prix Goncourt, académicien, réformé en 1915 et devenu une voix de la Grande Guerre. Maurice Genevoix, poète-romancier, en avril 1980, France.• Crédits : Micheline PELLETIER/Gamma-Rapho - Getty Son recueil de guerre, Ceux de 14, publié en 1949, est l'un des principaux témoignages sur la Grande Guerre. Normalien, lauréat du prix Goncourt en 1925 pour son roman Raboliot qui relatait la vie d'un braconnier de Sologne, académicien, Maurice Genevoix était l'un des rares écrivains rescapés de 14-18. Sa dépouille sera transférée au Panthéon, à Paris, en 2020. C'est Emmanuel Macron qui l'a annoncé ce 6 novembre à l'occasion des commémorations du centenaire de l'armistice, lors de son passage aux Eparges, dans la Meuse. La Question du jour Pourquoi faut-il faire entrer Maurice Genevoix au Panthéon ? Un nostalgique de l'enfance et un aède de la natureNé dans la Nièvre en 1890, Maurice Genevoix grandit à Châteauneuf-sur-Loire, où ses parents s'étaient installés pour reprendre une mercerie/épicerie familiale. Le petit garçon perd sa mère alors qu'il est âgé de douze ans, et en garde une tristesse profonde qu'il exprimera notamment dans quelques-uns de ses romans comme Fatou Cissé (1954), écrit après un voyage en Guinée, dont le protagoniste est une femme et une mère.
Après avoir brillé au certificat d'études, Maurice Genevoix devient élève du lycée Pothier, à Orléans, puis au lycée Lakanal à Sceaux, avant d'intégrer l'Ecole normale supérieure. Celui qui entre à l'Académie française en 1947 est l'auteur d'une oeuvre romanesque abondante qui célèbre notamment la nature harmonieuse du Val-de-Loire : ainsi, le personnage principal de son premier roman Rémi des Roches, paru en 1922, n'est autre que la Loire, contemplée par Rémi, un homme simple au cœur grand. Maurice Genevoix a signé en tout plus de trente romans, mais il reste surtout dans les mémoires pour son témoignage d'ancien combattant, relaté à travers cinq volumes écrits entre 1916 et 1923 : Ceux de 14. Publié en 1947, ce document est considéré comme l'un des plus précieux sur la vie des soldats de la Première Guerre mondiale. Témoin rare de la Grande GuerreDans une archive de novembre 1978, sur France Culture, Maurice Genevoix se confiait de façon marquante, sur ses souvenirs du front et le sentiment de ce "vide glacial". C'était sur France Culture, dans l'émission "Centres de gravité", au micro de Jean Montalbetti. Écouter Maurice Genevoix sur la Première Guerre mondiale_Centres de gravité, 13/11/1978 Réformé suite à de graves blessures subies en 1915, alors qu’il commandait une compagnie en tant que lieutenant d’infanterie, c'est après s'être réfugié à Châteauneuf que Maurice Genevoix avait commencé à écrire “Sous Verdun” et “Nuit de guerre”, les deux premiers récits de Ceux de 14. Âgé de 88 ans, six décennies plus tard, il témoignait depuis un petit village orléanais, pour France Culture, de la manière dont la Grande Guerre avait été vécue par lui et les jeunes de sa génération :
Et quelle fut alors la réaction patriotique de celui qui se savait appartenir à "la génération de la revanche" ? Dans cette émission, il confiait à Jean Montalbetti son dégoût face aux "philippiques enflammées" du poète et romancier nationaliste Paul Déroulède, qu'il avait entendues au printemps 1914, à l’ossuaire de Champigny : "Je n’aurais pas été jusqu’à dire : 'Pardonnez-lui Seigneur car il ne sait ce qu’il fait'. Ce qu’il disait il le savait peut être mais ce qu’il faisait il ne s’en rendait à coup sûr pas compte. [...] J’ai eu tout de suite le sentiment très vif que nous allions vers une immense stupidité, que nous étions partis dans cette histoire, et je crois que la réaction des meilleurs de cette génération a été d’espérer : 'Au moins, que ce soit la dernière. Nous allons peut être y rester mais nous aurons servi à quelque chose parce qu'après, liquidée cette histoire-là.'" Il se rappelait une jeune génération plus ou moins politisée, mais qui vivait dans tous les cas "intensément" :
"On savait que sous dix centimètres de glaise c’était un mort sur lequel on s’asseyait"Lorsqu'il commence à écrire Ceux de 14, après avoir été réformé en 1915, Maurice Genevoix se voit conférer par son entourage une réputation de "mauvais esprit" : "J’estimais que j’avais le droit de parler, au nom de l’expérience douloureuse, et que certaines illusions de l’arrière, bien intentionnées d’ailleurs, pas du tout révoltantes, mais dommageables à bien des égards, méritaient tout de même de s’amender au contact de témoins réels directs qui avaient quelque chose à dire." Il relatait notamment dans ce recueil l'épisode de la butte des Eparges où, âgé de 25 ans, il fut touché par trois balles, deux dans le bras et une à la poitrine. De part et d'autre de ce flanc de colline de 1 200 mètres de long, entre le 17 février et le 11 avril 1915, vingt mille hommes périrent, racontait-il : dix mille Français, et dix mille Allemands, soit "vingt morts au mètre courant" :
De la Grande Guerre, la France sortit amputée de 20% de sa génération active : "La génération du feu n’avait pas eu l’occasion de s’exprimer, d’imprimer sa marque à l’évolution de l’histoire en train de se faire..." analysait Maurice Genevoix :
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Tiraera - La Grande Île dans la Grande Guerre.Mercredi, 07 Novembre 2018 09:28 |
Mayotte et sa région dans la grande guerre 1914 - 1918 :1ère partie... Mobilisation et départ à la guerreMercredi, 07 Novembre 2018 09:32 A l' occasion de la célébration du centenaire de la guerre 14 - 18, nous vous proposons un dossier sur Mayotte pendant la Seconde Guerre mondiale produit par Pascal MARSILLOUX, professeur d'Histoire pour le service éducatif des Archives départementales de Mayotte. © Photo Panturin: Volontaires malgaches à Tananarive avant leur départ pour la France
Les Mahorais et leurs voisins ont payé " l’impôt de sang" et ont contribué par leur courage et leur engagement à défendre la France et ses valeurs.
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“Ancien combattant, j’ai accompagné Edouard Philippe à Dien Bien Phû...”Mercredi, 07 Novembre 2018 09:48 Edouard Philippe salue le colonel Jacques Allaire, de retour à Dien Bien Phû, 64 ans après la bataille. Photo © Jewel SAMAD / AFP Le colonel Jacques Allaire se trouvait dans la délégation du Premier ministre lors de son déplacement au Viet Nam. L’ancien parachutiste, Grand officier de la légion d’honneur, nous raconte l’émotion qui a été la sienne au moment de retourner sur le lieu de la bataille de sa vie. Je m’appelle Jacques Allaire. Je suis colonel parachutiste à la retraite, j’ai 94 ans et j’ai sauté deux fois sur Dien Bien Phû. Le 20 novembre 1953 pour le prendre. Le 16 mars 1954 pour le perdre. A la fin du mois d’octobre dernier, j’ai été contacté par le chef du cabinet militaire du Premier ministre, le général Benoît Durieux. Il m’apprend alors qu’Edouard Philippe, à l’occasion d’un déplacement au Vietnam, souhaite se rendre sur les lieux de la bataille de Dien Bien Phû et qu’il aimerait être entouré d’anciens combattants. Mon nom aurait été soufflé par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser. Un officier d’une grande valeur, que j’estime beaucoup. J’ai eu l’honneur d’être élevé à la dignité de Grand officier de la légion d’honneur le 11 juillet dernier. Depuis, j’ai l’impression que l’administration me talonne… J’ai longtemps nagé sous l’eau, mais à force d’apnée, j’ai fini par remonter à la surface. Je n’ai plus dix-huit ans, et j’imagine que les gens qui préparaient ce voyage au Viet Nam se sont dits “ Ce gars-là, il faut qu’il parle avant de s’en aller… ” Me voilà donc en train d’échanger des mails avec les services du Premier ministre. Ils ont besoin de mon numéro de passeport, de ma date de naissance et de toutes ces informations essentielles à l’administration. Je boite et suis fatigué : ils ont la délicatesse de m’adjoindre la précieuse aide d’un officier d’ordonnance, le commandant Fiamenghi. Sa présence fut essentielle dans le bon déroulement de mon séjour. Aujourd’hui, il vaut mieux avoir comme allié le Vietnam que l’Algérie. Je ne serais d’ailleurs pas retourné en Algérie, même si un Premier ministre me l’avait proposé. Là-bas, nos tombes ont été profanées. En Indochine, pas une tombe de soldat français n’a été souillée. Le 1er novembre, jour du départ, je suis d’abord reçu à Matignon. Edouard Philippe n’est pas là, mais son cabinet prend grand soin de moi. Nous nous dirigeons ensuite vers le pavillon d’honneur d’Orly, rejoindre l’A340 de la République française. L’avion est immense, nous sommes installés à l’avant, avec le général Durieux. Pendant le vol, le Premier ministre vient nous saluer. Bonne gueule, charmant. Son cheminement politique n’est pas le mien, mais il lui appartient. Il se montre extrêmement sympathique et me remercie d’être là, comme témoin de cette bataille vieille de plus de 60 ans. Il réalise qu’en plus de mes trois séjours en Indochine, j’ai également servi deux fois en Algérie. Et s’en montre étonné. Je ne pouvais faire autrement qu’intégrer le dispositif monsieur le Premier ministre. Ma génération se devait de se battre.. |
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La Lettre d'Information 18/38 du CEACH.
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La Lettre d'Information 18/38
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2e journée annuelle du monde combattant le 7 novembre à Pierresvives sur la Première Guerre MondialeDimanche, 14 Octobre 2018 17:27 ![]() ![]() |
Messe de la Sainte GenevièveVendredi, 22 Juin 2018 19:51 ![]() ![]() |
Hommage aux anciens combattants malgaches, le jeudi 10 novembre 2018 à 13H00, jardin agronomie tropicale, Nogent sur Marne.Mardi, 06 Novembre 2018 03:59 ![]() |
100e anniversaire de l'Armistice du 11 Novembre à MontpellierVendredi, 22 Juin 2018 19:39 ![]() |
Centenaire de de l'Armistice à PalavasVendredi, 02 Novembre 2018 18:33 ![]() ![]() |
Commémoration de l'Armistice du 11 novembre à PérolsVendredi, 02 Novembre 2018 18:48 ![]() |
Conférence de garnison : « les premiers enseignements des commémorations de la Grande Guerre » le jeudi 15 novembre 2018 à 18 heures 15Mardi, 06 Novembre 2018 03:47 ![]() |
CONFÉRENCE DU SAMEDI 17 novembre 2018 au Novotel sud, 125 avenue de Palavas à Montpellier : « Les Zouaves, dans la bataille oubliée des Dardanelles (1915) »Dimanche, 28 Octobre 2018 16:31 ![]() |
4e Concert de la Gendarmerie - Mercredi 28 Novembre 2018 à 20H30Vendredi, 14 Septembre 2018 19:48 ![]() ![]() |
LE DÉPARTEMENT DE L’HÉRAULT A OFFERT UN DRAPEAU TRICOLORE A L'AACRMIMardi, 06 Novembre 2018 12:28 Le 5 novembre 2018, dans le cadre de la Cérémonie du Centenaire de la 1ère Guerre Mondiale autour du bilan de la Grande Collecte 14-18, le président du conseil départemental Kléber Mesquida et le président de la commission de l'éducation, de la culture, de la jeunesse, des sports et des loisirs, Michaël Delafosse ont remis au nom du Département un drapeau tricolore à l'AACRMI ainsi qu'à une dizaine d'autres associations patriotiques et d'anciens combattants.Le vice-président, secrétaire général, Henri Sabatier, lors de cette remise. |
A Paris, enfin un monument pour les disparus de la Grande GuerreLundi, 05 Novembre 2018 04:51 Les 94.415 Parisiens morts au combat en 14-18 sont réunis sur une stèle unique. D’acier bleu, longue de 280 mètres, elle sera inaugurée le 11 novembre.Le cénotaphe est un ruban d'acier fait de 150 panneaux en forme de trapèze, long de 280 m sur 1,34 m de haut devant le cimetière du Père-Lachaise à Paris. (Atelier Philéas) "Qui donc saura jamais que de fois j'ai pleuré/Ma génération sur ton trépas sacré". Deux vers des Calligrammes d'Apollinaire sonnent l'épitaphe du nouveau monument aux morts parisiens de la Grande Guerre qui sera inauguré le 11 novembre par Anne Hidalgo, maire de Paris. Un espace de mémoire et de souvenir où le nom de 94.415 Parisiens résidents morts dans les combats est gravé pour toujours dans l'acier bleu horizon de cette œuvre mémorielle. Installé sur le mur d'enceinte du cimetière du Père-Lachaise, boulevard de Ménilmontant, cet ouvrage n'est pas un monument aux morts traditionnel. |
A Dien Bien Phu, Philippe célèbre le passé "apaisé" de la France et du VietnamLundi, 05 Novembre 2018 04:16 Vingt-cinq ans après le président François Mitterrand, le Premier ministre français Edouard Philippe s'est rendu samedi sur le site de la bataille de Dien Bien Phu, y célébrant le passé "apaisé" de la France et du Vietnam. "Il me semblait qu'il était utile de regarder notre passé commun de façon apaisée", a-t-il dit, après s'être rendu sur les petites collines aux noms féminins (Gabrielle, Eliane, Béatrice...) tenues en 1954 par l'armée française dans la cuvette du nord-ouest du Vietnam. Il a fleuri les deux mémoriaux, français comme vietnamien, bâtis en souvenir des quelque 13.000 morts et disparus de la bataille et visité le bunker du général Christian de Castries, qui dirigea les troupes françaises jusqu'à sa capture et la défaite. Et a rendu "hommage aux soldats français qui sont morts, qui se sont battus, qui ont parfois été faits prisonniers à la fin des combats". Le Premier ministre français Edouard Philippe visite l'ancien bunker militaire français à Dien Bien Phu, le 3 novembre 2018 lors de sa visite au Vietnam AFP
Le Premier ministre français, qui avait salué la veille la mémoire du père de l'indépendance Ho Chi Minh dans le livre d'or signé à Hanoï, a aussi salué celle des "soldats vietnamiens qui se sont battus pour l'indépendance" d'un pays qui était alors une colonie française. Aucun responsable vietnamien n'avait cependant fait le déplacement au mémorial français, ne rejoignant Edouard Philippe que pour la visite du mémorial vietnamien. "Cette épopée a été une erreur sur le plan stratégique, mais cela n'a pas empêché le courage des hommes" sur le terrain, a témoigné auprès de l'AFP le colonel Jacques Allaire, 94 ans, ancien de Dien Bien Phu accompagnant le Premier ministre. Le Premier ministre français Edouard Philippe salue des vétérans de la guerre de Dien Bien Phu, le 3 novembre 2018 lors de sa visite au Vietnam AFP
La veille à Hanoï, Edouard Philippe avait présidé à la signature de nouveaux contrats commerciaux. Le montant total des accords signés, dont certains ne sont pas définitifs, avoisine les 10 milliards d'euros, dont 5,7 milliards pour l'avionneur européen Airbus. Après François Mitterrand en 1993, c'est la deuxième fois seulement depuis la terrible bataille de 1954 qu'un haut responsable français se rend sur le site de Dien Bien Phu. "Je ne suis pas sûr d'avoir très envie de répondre à ceux qui ne comprennent pas pourquoi un Premier ministre français vient" à Dien Bien Phu, "ce qui peut me paraître surprenant c'est que finalement assez peu de gens l'aient fait avant moi", a déclaré Edouard Philippe, interrogé sur les critiques suscitées par sa venue sur le site d'une défaite française. Le Premier ministre français Edouard Philippe visite la Colline A1 de Dien Bien Phy, le 3 novembre 2018 lors de sa visite au Vietnam AFP
En 1993, le modeste mémorial français - une simple dalle de qualité médiocre érigée en 1984 par les autorités vietnamiennes pour respecter l'accord de Genève - tombait en ruine. C'est un ancien légionnaire d'Indochine d'origine allemande, Rolf Rodel, qui le restaure et y construit un obélisque d'un peu plus de trois mètres de haut, inauguré par les seules autorités locales en 1994, selon le récit de l'ambassade, qui l'entretient depuis 1998. - "Plus aucun ressentiment" - Edouard Philippe était accompagné de deux vétérans français de la bataille, Jacques Allaire et William Schilardi, 85 ans. Respectivement lieutenant et caporal à l'époque, ils ont survécu à l'hécatombe de la marche forcée des 10.000 prisonniers français après la défaite, dont seuls 3.000 sont revenus. Le Premier ministre français Edouard Philippe au cimetière de Dien Bien Phu, le 3 novembre 2018 AFP
"On a perdu en captivité 70% de ceux qui ont été fait prisonniers à Dien Bien Phu. De maladie, de misère", a expliqué le vétéran Allaire, sans s'étendre sur les mauvais traitements subis. Il a raconté sa propre captivité, débutée par trois mois de marche: "On a fait 800 kilomètres à pied. Nous étions dans le dénuement le plus complet et nous avons été dispersés dans des camps au nord, près de la frontière chinoise", se souvient celui qui a eu la chance d'être libéré au bout de quatre mois. Après 56 jours - et nuits - de combats sanglants, de déluges d'obus et d'affrontements au corps à corps, la bataille prit fin le 7 mai 1954 par la chute du camp retranché français, qui scelle la fin de la présence française en Indochine et l'émergence du Vietnam en tant que nation indépendante. L'ancien soldat vietminh Hoang Bao, 85 ans aujourd'hui, n'avait que 20 ans quand il traversa la jungle montagneuse du nord du Vietnam pour affronter l'adversaire français, prêt à mourir pour l'indépendance. "Nous n'avons plus aucun ressentiment envers les Français", assure aujourd'hui ce colonel à la retraite interrogé par l'AFP à Hanoï, son uniforme vert foncé décoré de médailles. "Nous avons perdu tant de camarades", se souvient Nguyen Tran Viet, un ancien médecin militaire de 87 ans, lui aussi vétéran de Dien Bien Phu. "Nous devrions vivre paisiblement désormais, ne plus laisser la guerre se produire". |
Grande Guerre : la Ville d’Elbeuf sort de l’oubli les Poilus omis sur le monument aux mortsVendredi, 02 Novembre 2018 06:25 Publié le 26 Oct 18 La ville d'Elbeuf va dévoiler une plaque portant les noms de 49 Elbeuviens morts pour la France pendant la Grande Guerre dont les noms ont été omis sur le monument érigé en 1922.Bien qu’étant né à Elbeuf et y ayant toujours vécu, Aimé Joseph Coquerel, inexplicablement, ne figure pas surle monument aux morts. (©DR) Jeudi 1er novembre 2018, journée du Souvenir Français, la ville d’Elbeuf dévoilera une plaque portant les noms de 49 Elbeuviens morts pour la France pendant la Grande Guerre dont les noms ont été omis sur le monument aux morts érigé en 1922. Devoir de mémoireEn août 2014, pour commémorer le centenaire de la guerre 1914-1918, Le Journal d’Elbeuf a entrepris de publier chaque mois le Tableau d’Honneur des soldats de l’agglomération d’Elbeuf « morts pour la France » durant le conflit. Né à Strasbourg, chef cuisinier à Paris, Guillaume Goëllner avait grandi et vécu à Elbeuf jusqu’à son service militaire. Sa famille habitait toujours Elbeuf. (©DR) Aux noms gravés dans la pierre des monuments aux morts des dix communes de l’agglo, il nous est très rapidement apparu évident d’ajouter tous ceux qui, à l’époque et pour diverses raisons, ont été écartés ou oubliés bien qu’étant natifs de l’une de ces communes, y ayant grandi, longtemps vécu, y habitant à la mobilisation ou encore y étant arrivés pendant le conflit, qu’il s’agisse ou non de réfugiés, inscrits ou non sur le monument aux morts de l’une de ces communes. Certains figurent sur un monument extérieur à l’agglomération mais d’autres nulle part, ayant tout simplement été omis. Militaire de carrière Pierre de Lesquen du Plessis Casso était chef de bataillon à la caserne d’Elbeuf lors de la déclaration de guerre. (©DR) La mise en ligne en août 2014 des Livres d’Or, réalisés par l’État et adressés aux 36 000 communes de France en 1929, après donc l’érection des monuments, nous a permis d’en identifier un grand nombre et de réparer beaucoup d’omissions. La consultation des listes préparatoires d’Elbeuf, Orival, Caudebec-lès-Elbeuf et Saint-Pierre-lès-Elbeuf, la lecture du journal L’Elbeuvien et de son Tableau d’Honneur publié dès août 1914, les transcriptions de décès parvenues à l’état civil, les plaques des églises, les tombes des carrés militaires d’Elbeuf, Saint-Aubin-lès-Elbeuf, Caudebec-lès-Elbeuf, Saint-Pierre-lès-Elbeuf ou retrouvées dans les cimetières communaux nous ont aidés à aller encore plus loin et d’en trouver d’autres. Une plaque complémentaire dévoilée le 1er novembre 2018Informé de ces recherches, le maire d’Elbeuf, Djoudé Merabet, a souhaité, afin de perpétuer le devoir de mémoire et en quelque sorte réparer un oubli, faire graver dans la pierre les noms des 49 Elbeuviens qui auraient pu ou dû figurer sur la liste initiale. l’épouse et les trois enfants de Léon Rémy étaient venus de Reims pendant la guerre. Des descendants à lui vivent toujours dans le pays d’Elbeuf. (©DR) Cette plaque complémentaire sera installée et dévoilée, jeudi 1er novembre, à 9 h 15, sous la voûte d’entrée de l’hôtel de ville, lors d’une cérémonie ouverte à tous. Les descendants de ces soldats ou de leurs familles y sont bien entendu conviés. Le Tableau d’honneur des 49 omis d’Elbeuf figurant sur la plaque complémentaire AUDIGER Maurice Louis |
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La Lettre d'Information 18/37 du CEACH.
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La Lettre d'Information 18/37
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Général Bruno Dary: « Et, toi, soldat inconnu, que dis-tu ? »Mercredi, 31 Octobre 2018 19:00 TRIBUNE - Alors que la célébration du centenaire de l'Armistice suscite une polémique, le président du Comité de la Flamme sous l'Arc de triomphe* interpelle le soldat inconnu comme le fit Georges Clemenceau dans son livre Grandeurs et misères d'une victoire(1930). *Depuis le 11 novembre 1923, chaque soir, à 18 h 30, lors d'une cérémonie à l'Arc de triomphe à Paris, est ravivée la Flamme du Souvenir du soldat inconnu. Toi, soldat inconnu, dont le silence et le sacrifice font la grandeur, que dis-tu de cette controverse ou, du moins, de ce malentendu? Au moment où le pays s'apprête à célébrer le centenaire du 11 novembre 1918, que dis-tu de ces propos douteux sur l'utilité de tes souffrances et de ta mort, comme sur l'importance de ta victoire? Toi qui reposes sous cette arche immense, qui es à la fois soldat français, héros anonyme et célèbre, que dis-tu à ceux qui oublient que sur ta tombe est inscrite cette simple épitaphe: «Ici repose un soldat français, mort pour la Patrie»? Toi qui es enterré ici, mais dont le tombeau est aussi le cénotaphe de tes quelque 1.400.000 frères d'armes morts pour la France au cours de la Grande Guerre, que dis-tu de ceux qui ne voient en vous que des «civils armés», quand toute la nation était derrière vous ? Toi qui était instituteur, |
Général Bruno Dary : « La décision du chef de l’État a été de se déplacer pendant une semaine sur tous les champs de bataille »Vendredi, 02 Novembre 2018 00:01 "Cela ne s’est jamais fait"Le général d’armée Bruno Dary, ancien gouverneur militaire de Paris et actuel président du Comité de la Flamme sous l’Arc de Triomphe, réagit au micro de Boulevard Voltaire au sujet de la polémique née autour des commémorations du 11 novembre. Emmanuel Macron en a dit un peu plus sur la manière dont il souhaitait commémorer le 11 novembre. Ce ne sera pas vraiment un défilé militaire. Qu’avez-vous pensé de la décision du président de la République ? La décision du chef de l’État a été de se déplacer pendant une semaine sur tous les champs de bataille. Cela ne s’est jamais fait. Sa décision de ne pas faire une commémoration trop militaire pour ne pas trop vexer les Allemands ne vous choque pas ? Ceci n’est qu’une mauvaise interprétation ou le fait d’une mauvaise communication, je ne sais pas. Que pensez-vous alors de la polémique née suite aux propos du chef de l’État ? Inutile ! Pensez-vous qu’on puisse expliquer une certaine sur-réaction des gens en raison de l’annonce, il y a deux ans, de la participation du chanteur Black M à une commémoration ? Non, il y a eu une réaction justifiée pour la commémoration du centenaire de la bataille de Verdun. |
L’exposition “1918, les armées dans la victoire !” inaugurée par le général LoiaconoJeudi, 01 Novembre 2018 23:14 Le général Loiacono, gouverneur militaire de Lyon, lors de l’inauguration de l’exposition “1918, les armées dans la victoire !”. Photo Gérard CHAUVY L’exposition “1918, les armées dans la victoire !” a été inaugurée le 12 octobre dernier par le général Loiacono, gouverneur militaire de Lyon, au cercle du Quartier Général-Frère (où elle demeure jusqu’au 1er novembre). Elle sera visible par la suite en mairie du 6e , à partir du 5 novembre, où une inauguration aura lieu à 18 h 30. L’exposition restera sur place jusqu’au 10 novembre. Réalisée avec le concours du musée d’Histoire militaire de Lyon, elle revient sur l’engagement de la région Auvergne - Rhône-Alpes et de ses unités militaires dans la Grande Guerre. Elle est composée d’uniformes, de peintures, de maquettes ou encore de photos issues de collections publiques et privées. Cette exposition s’adresse à tous, du néophyte au passionné. Des panneaux présentent l’effort industriel régional et l’engagement des 99e et 299e régiments d’infanterie, avec plusieurs mannequins en tenue et présentation d’armes. Elle sera ensuite transférée au collège Paul-Émile-Victor de Rillieux-la-Pape jusqu’au 27 novembre. |
Sète : Une cérémonie "pour ne pas oublier"...Jeudi, 01 Novembre 2018 18:45 Le souvenir Français de Sète organisait ce jeudi 1er novembre à 10h une cérémonie de commémoration au cimetière Le Py.
Après le discours ( en Français puis en Allemand) de la présidente de l'association du Souvenir Français de Sète,Véronique Gautier Robergeon, le défilé avec fanfare et porte drapeaux des représentants des associations, s'est rendu sur la tombe du docteur Scheydt ( un ancien maire et bienfaiteur qui a marqué l'histoire de Sète) et sur le monument des Sétois morts au cours des conflits 1914-1918, pour leur déposer une gerbe. Le souvenir Français accomplit un devoir de mémoire mais entretient aussi les tombes, les nombreux monuments aux morts et le carré allemand. Chargé d'organiser la cérémonie de la Toussaint chaque année, le jumelage avec la ville de Neuburg prend un autre sens, puisque nos amis Alemands sont associés à ce devoir de mémoire. Plusieurs associations d'anciens combattants, légionnaires et autres résistants médaillés étaient présents pour commémorer ces événements dramatiques au cours desquels tant d'hommes et femmes ont versé leur sang pour défendre les valeurs fondamentales de justice et de liberté. |
Naufrage de la « Minerve » : l’épave toujours pas localisée, « le deuil reste impossible »Jeudi, 01 Novembre 2018 22:49 Toulon (Var), dimanche. Thérèse Scheirmann-Descamps a perdu Jules, son mari, dans la disparition du sous-marin. Cinquante ans apres, elle demande que le lieu du naufrage soit enfin localisé. 50 ans après le naufrage de la « Minerve » au large de Toulon (Var), les familles des 52 victimes se battent toujours pour faire localiser l’épave.Le 27 novembre, la ville de Toulon (Var) accueillera la Journée du sous-marin. Dans toutes les têtes, un seul souvenir : celui de la disparition, toujours inexpliquée, du sous-marin « Minerve », au large de la rade de Toulon, avec 52 hommes à bord, le 27 janvier 1968. Après la commémoration des 50 ans du naufrage, les familles se retrouveront pour demander à l’État de localiser enfin l’épave. « On veut savoir exactement où a coulé la Minerve, ne serait-ce que pour pouvoir y déposer des gerbes de fleurs. Or, depuis des décennies, aucune recherche sérieuse n’a été engagée », regrette Patrick Meulet, président de la section Rubis Toulon de l’Association générale des amicales de sous-mariniers : « On sait que la Minerve se trouve au large du cap Sicié et doit reposer sous 2 000 mètres de fond. » Dans cette recherche de la vérité, Hervé Fauve est en première ligne. Il est le fils d’André Fauve, commandant du sous-marin français qui a sombré en quelques minutes seulement au cours d’un exercice. « Lors des dernières manifestations de vie du bâtiment, il naviguait à une vitesse de 8 nœuds. Puis, il y a eu une implosion. La Minerve a coulé à environ 22 km des côtes et doit se trouver dans un périmètre d’une dizaine de kilomètres carrés. Avec les moyens modernes d’aujourd’hui, il serait beaucoup plus simple de la localiser. Alors, qu’attend-on ? » Un élu de la région, Philippe Vitel, a relayé la demande des familles auprès de la ministre des Armées, Florence Parly, qui n’a pas encore donné suite. Le confidentiel-défense levé il y a quelques mois« Le confidentiel-défense a enfin été levé il y a quelques mois, mais n’a pas apporté d’élément probant pouvant expliquer ce qui a conduit au drame », ajoute Patrick Meulet. « Souvenons-nous aussi que la catastrophe s’est produite en janvier 1968. Quatre mois plus tard éclatait Mai 68 et le sort de la Minerve a quitté l’actualité », remarque Hervé Fauve. « Ce qui est aberrant, c’est que, depuis cinquante ans, on n’a reçu aucune information nouvelle. On ne demande pas que l’épave soit remontée. C’est désormais une tombe sous-marine qui doit rester où elle est. On veut seulement savoir où pour pouvoir aller se recueillir. Car, pour beaucoup de familles, le deuil est resté impossible », souligne Hervé Fauve. À Toulon — où elle vit toujours — Thérèse Scheirman-Descamps ne passe pas une journée sans penser à son époux, Jules, embarqué à bord de la « Minerve ». « J’avais 25 ans et il a disparu le jour de ses 29 ans. Nous avions deux enfants de 3 et 5 ans et je me souviens avoir entendu ce jour-là les sirènes hurler dans Toulon. Aujourd’hui encore, je me bats pour que mes enfants sachent où repose leur père. » Inauguration d’une rue « sous-marin Minerve » le 12 mai 2018 à 11H00 à Ouveillan ( Aude )Hommage aux disparus du sous - marin MINERVEUn mystère insondable50 ans après, le mystère de la Minerve reste entierUne des plus grandes tragédies de la marine française est encore un mystère |
La nécropole méconnueJeudi, 01 Novembre 2018 19:06 https://www.lalsace.fr/ La nécropole de Colmar regroupe les corps de soldats tombés durant les deux dernières guerres. Un carré allemand se trouve à l’arrière du site inauguré le 1er novembre 1960.C’est une nécropole méconnue, coincée entre la rue du Ladhof et l’avenue Joseph-Rey. Située à proximité du cimetière de Colmar, étendue sur quelque 20 000 m2 , elle souffre d’un déficit de notoriété, concurrencée dans cette bataille mémorielle, par ses voisines de Sigolsheim, du Wettstein ou encore du Chêne-Millet à Metzeral. Et pour cause ! Ces dernières accueillent chaque année cérémonies commémoratives et autres manifestations patriotiques alors qu’à Colmar, on privilégie la place du 2-Février, le monument aux morts de la rue du Ladhof ou encore celui du maréchal de Lattre, square Szendeffy, signé du plasticien Philippe Kaeppelin et du sculpteur Gérard Ambroselli. Huit déportés, 17 hommes réquisitionnés pour le service du travail obligatoire, 65 prisonniers de guerre, 11 Polonais… Malgré le bruit du flot continu des véhicules qui empruntent la grande avenue menant au carrefour des casernes, l’endroit se prête au recueillement. La nécropole s’ouvre sur une vaste étendue de croix latines et de stèles musulmanes en béton rose. Au milieu, un mât avec son drapeau tricolore. « 2 278 corps reposent ici, 510 de la Première Guerre et 1 768 de la Seconde », précise Muriel Burger, directrice du service haut-rhinois de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (Onac). Ça, c’est pour la partie française du cimetière. Au fond, un carré allemand avec 868 soldats de 14/18, justifie le caractère binational de cette nécropole. Là encore, cette originalité est très peu connue des Colmariens. Construit de 1958 à 1960 sous l’impulsion, notamment, de la maréchale de Lattre de Tassigny, qui inaugura le site le 1er novembre 1960 avec le ministre des Anciens combattants Raymond Triboulet, le cimetière regroupe les corps de combattants de 39/45 qui furent exhumés dans plusieurs départements de l’est de la France. Haut-Rhin mais aussi Vosges, Meuse, Territoire de Belfort, Moselle. Pour 14/18, il s’agit de Poilus dont les restes quittèrent les communes de Thann, Saint-Amarin, Masevaux, Saverne pour rejoindre Colmar. La sur-représentation des chasseurs alpins et à pied s’explique évidemment par la configuration des combats dans les Vosges, notamment en 1915 où ces régiments étaient largement déployés par les états-majors. L’origine des soldats tombés en 39/45 est plus variée. Des fantassins, des sapeurs, des cavaliers, des coloniaux, des tirailleurs… « Nous avons également recensé huit déportés, 17 hommes réquisitionnés pour le service du travail obligatoire, 65 prisonniers de guerre mais aussi onze Polonais », énumère Muriel Burger. Cette dernière va entreprendre un long travail de recensement des combattants au parcours atypique. Comme ce soldat du 12e régiment de tirailleurs sénégalais, Addi Bâ, membre du maquis de la Délivrance dans les Vosges. Arrêté, torturé, il est exécuté le 18 décembre 1943 sur le plateau de la Vierge à Épinal (voir ci-contre) . Muriel Burger souligne également le destin de Siegfried Bromberger, né en 1902 en Pologne, soldat au 21e régiment d’infanterie de forteresse, reconnu « mort pour la France » le 7 février 1945 en Autriche à la suite d’un bombardement. « De confession juive, il repose dans la tombe individuelle 139. Il s’agit vraisemblablement de l’un des onze prisonniers de guerre polonais inhumés dans la nécropole », indique-t-elle. Déporté en mai 44 vers le camp de NeuengammeIl y a aussi Jacques Thommen, né en 1894 à Bâle. Membre des FFI, il a été déporté en mai 44 depuis Compiègne vers le camp de concentration de Neuengamme. Lui aussi a été reconnu « mort pour la France » en mai 45 dans la baie de Lübeck-Neustadt lors du naufrage du navire Cap Arcona. Ces histoires, Muriel Burger les évoquera lors d’une visite guidée (*), une première du genre à la nécropole de Colmar. |
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Familles À L’ÉPREUVE DE LA GUERRE (extrait) |
La Lettre d'Information 18/36 du CEACH.
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La Lettre d'Information 18/36
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11 novembre: l’Élysée ne veut pas de célébration trop «militaire» de l'armisticeMardi, 30 Octobre 2018 22:15
Un 11 novembre sans «expression trop militaire», ni hommage aux Maréchaux ; voilà la teinte que l'Élysée entend donner aux commémorations du centenaire de la fin de la grande Guerre, selon les informations de l'Opinion . De façon générale, Emmanuel Macron ne souhaite pas de cérémonie «trop militaire» ; une décision prise en accord avec l'Allemagne, qui sera représentée par la chancelière Angela Merkel. «Le sens de cette commémoration, ce n'est pas de célébrer la victoire de 1918», dit-on rue du Faubourg-Saint-Honoré. Car pour l'Élysée, commémorer la victoire militaire comporte deux écueils: cela reviendrait à rendre hommage aux huit Maréchaux victorieux dont Philippe Pétain, héros de Verdun... et chef du gouvernement de Vichy. Mais à en croire l'Élysée, cela irait surtout à l'encontre de l'idée que la France contemporaine se ferait de la Grande Guerre: non pas une grande victoire, mais une «grande hécatombe». «Insulte aux soldats de 1918»Le 11 novembre prochain, il s'agira donc de célébrer un poilu débarrassé de ses oripeaux militaires: «Les combattants (...) étaient pour l'essentiel des civils que l'on avait armés», résume-t-on à l'Élysée. La phrase n'a pas manqué dimanche d'agiter les réseaux sociaux. Michel Goya, historien et ancien colonel d'infanterie, parle d'une «insulte aux soldats de 1918».
Pour Bénédicte Chéron, enseignant chercheur spécialiste des questions de Défense*, l'Élysée a clairement commis un faux pas. «Ils donnent l'impression de méconnaître la continuité entre l'engagement des soldats de 14-18, et celui des soldats d'aujourd'hui», explique-t-elle. «C'est une réflexion totalement anachronique car cette guerre est intervenue dans un moment où l'armée reposait essentiellement sur les appelés. Qualifier les soldats de 14 de ‘civils que l'on avait armés', c'est méconnaître leur filiation avec l'armée d'aujourd'hui et, in fine, considérer que le sacrifice des militaires contemporains ne serait pas du même ordre», estime-t-elle. La réflexion élyséenne serait d'autant plus maladroite que depuis le 11 novembre 2011, la France ne commémore plus seulement l'Armistice de 1918 mais aussi tous les soldats français tombés en opération. Amorcé par Nicolas Sarkozy et pérennisé par une loi adoptée en 2012, cette nouvelle forme d'hommage devait justement «tisser un lien de continuité entre le sacrifice des soldats de 14, et celui des militaires d'aujourd'hui», poursuit Bénédicte Chéron. Pour preuve, ce texte a rendu possible l'inscription des noms des soldats morts en Opex sur les monuments aux morts des communes. «Mauvaise polémique»
Mais pour le général (2s) Bruno Dary, ancien gouverneur militaire de Paris, «il s'agit vraiment d'une mauvaise polémique». «La cérémonie officielle se déroulera autour du Soldat inconnu, et le dispositif militaire sera identique aux années précédentes», assure-t-il. «Mais surtout, jamais un président n'aura consacré autant de temps pour se rendre sur les lieux des grandes batailles», ajoute-t-il, en référence à «l'itinérance mémorielle» d'Emmanuel Macron, qui se rendra pendant les cinq jours précédents de 11 novembre sur les lieux les plus emblématiques du conflit. Face à la polémique, Jean-Dominique Merchet est revenu sur le sujet dans un billet d'humeur publié dimanche soir sur l'Opinion. Pour le journaliste spécialiste des questions de Défense, cette polémique est le signe que l'armée souffre d'un «décalage des mémoires», entre les «huit millions d'hommes mobilisés» que l'on célèbre, et les militaires professionnels qui «sont aujourd'hui à eux seuls toute l'armée française». * Bénédicte Chéron vient de publier «Le soldat méconnu, les Français et leurs armées» (Armand Colin, 2018). Regarder sur Figaro Live : 11 Novembre: Emmanuel Macron rend hommage au soldat inconnu La rédaction vous conseille |
11 novembre : « À force de vouloir innover, Macron en vient à ignorer l'histoire »Mardi, 30 Octobre 2018 21:40 VOTRE AVIS - Pour les lecteurs du Figaro, l'Élysée commet une erreur en ne voulant pas d'une commémoration «trop militaire». Emmanuel Macron a décidé de ne pas faire parader l'armée pour commémorer la victoire française de la Première guerre mondiale. «Le sens de cette commémoration, ce n'est pas de célébrer la victoire de 1918», a indiqué l'Élysée. Une décision prise en accord avec l'Allemagne qui sera représentée par Angela Merkel. Pour les internautes du Figaro, ne pas célébrer la victoire militaire est une aberration! «Nos aînés qui se sont sacrifiés sous l'uniforme méritent d'être honorés» Mijeguth est en colère. «Si ce n'était pas une victoire alors comment expliquer le cri de délivrance qui a traversé tout le pays lors de l'armistice? Pour autant, ce n'est pas chaque année un affront à la face des Allemands! Eux aussi, ont souffert de cette guerre. Le meilleur terreau de la réconciliation est d'étudier ensemble les mentalités de l'époque qui ont mené les Allemands à suivre leur empereur, puis leur führer, dans une guerre d'agression caractérisée. Les Allemands d'aujourd'hui n'en sont évidemment pas responsables. Pour autant, nos aînés qui se sont sacrifiés sous l'uniforme méritent d'être honorés. Mais comment cela peut-il atteindre Emmanuel Macron qui n'a même pas fait son service militaire!». Pour Arlet, le président commet une erreur car «à force de vouloir innover, il en vient à ignorer l'histoire. Refuser de reconnaître tout ce que la victoire de 1918 représente pour les millions de familles françaises meurtries dans leur chair est une grande faute». 11-Novembre : "peut-on oublier les "poilus"?" - Regarder sur Figaro Live LIRE AUSSI: Commémorer l'Armistice de 1918 sans célébrer la victoire, un étrange paradoxe «2018 est une date importante pour le centenaire de la fin de la grande guerre» Selon Bengo, c'est «un non-sens. Que les relations franco-allemandes aient évolué personne ne le nie. Elles sont même plus symboliques que toutes les commémorations. Cependant, il est important qu'elles se fassent dans les règles». Et Beret T ajoute: «Le 11 novembre 1918 fut la fin d'une effroyable hécatombe. À cause du nationalisme, on a envoyé des millions de jeunes dans les bourbiers du front. Et le résultat n'a été que le prélude à un massacre encore plus grand 25 ans plus tard. De plus, 2018 est une date importante pour le centenaire de la fin de la grande guerre.» La rédaction vous conseille |
Centenaire du 11 Novembre: nos ancêtres les victimes…Mardi, 30 Octobre 2018 21:30 Oubliés les héros de la Grande Guerre, notre époque a décidé de faire des « poilus » des victimes. Et Emmanuel Macron, de la victoire française une ode enchanteresse à l’amitié franco-allemande…En 2014, son portrait dans Libération nous apprenait que Nicolas Offenstadt porte des baskets. A priori, c’est très banal. Sauf que le bonhomme a la cinquantaine et qu’il est maître de conférences à l’université Paris-I. Il est « décalé », et surtout le chef de file d’une école historiographique qui domine aujourd’hui l’interprétation de la Première Guerre mondiale. Inutile de préciser que Nicolas Offenstadt est de gauche. Comme tous les intellectuels de cette couleur politique, il ne voit pas en quoi ses convictions idéologiques pourraient troubler la scientificité de ses travaux. Les « partisans », c’est ceux d’en face ; en ce qui concerne l’histoire, c’est les Gouguenheim, les Pétré-Grenouilleau contre lesquels leurs collègues, voltairiens mais pas trop, n’hésitent pas à lancer des pétitions, à réclamer – dans le cas du premier, au nom du « vivrensemble », ne l’oublions pas – leur renvoi. Le camp du bien est plein de militants neutres. Les chantiers de la gloireLa contrainte : voilà la notion autour de laquelle s’articule l’exégèse qu’Offenstadt, ses associés et leurs épigones font de la Grande Guerre. Ils se posent cette question légitime : comment nos arrière-grands-pères ont-ils tenu quatre ans dans les tranchées ? Ils répondent en substance que le bourrage de crâne, la censure et la peur du peloton d’exécution expliquent cette ténacité stupéfiante. Manipulés, surveillés, menacés par la presse et la hiérarchie militaire, les poilus ne pouvaient faire autrement que de combattre. Cette thèse mérite à tout le moins qu’on la discute. Justement, c’est ce que fait l’Historial de Péronne : autour de Jean-Jacques Becker et Stéphane Audoin-Rouzeau, d’autres historiens ont développé un concept concurrent : le consentement. Pour eux, les hommes de 14-18, s’ils étaient soumis aux phénomènes décrits par Offenstadt, étaient aussi et d’abord de jeunes paysans charnellement attachés à leur terre et patriotes – les hussards noirs avaient bien travaillé.
Au fond, les deux analyses forment une dialectique stimulante. Puisqu’on ne peut sonder le cœur de huit millions d’hommes, subodorons que la plupart d’entre eux subissaient cette guerre qu’ils entendaient « en même temps » remporter. Hélas, dans la sphère médiatique – irriguée par une littérature et un cinéma uniformément antimilitaristes et pacifistes – seule la contrainte a droit de cité. Les soldats de 14-18 sont passés du statut de héros à celui de victimes – en l’occurrence, d’un monstre froid et aveugle, l’État, animé par des passions mauvaises : puissance, prestige, grandeur, indépendance. Incapables de sentiment patriotique, les progressistes d’aujourd’hui ne peuvent imaginer que d’autres avant eux aient pu volontairement se battre et mourir pour leur pays. Conscrit de la Marne et spectateur du Bataclan même combat, en somme, ou plutôt même souffrance, perpétrée par la « société », cet insupportable réel qui pourrait disparaître si, laissant de côté nos différences, nous nous donnions tous la main en chantant du Black M. La victoire des perdantsOn cite ce dernier à dessein. Car il y a une continuité évidente entre François Hollande, son Verdun pour les enfants et le centenaire de l’Armistice pensé par son successeur à l’Élysée. En effet, on apprend qu’Emmanuel Macron désire faire des commémorations à venir une ode à l’amitié franco-allemande. La parade militaire sera la même que d’habitude. Hors de question de commémorer la victoire de nos armes ; le 11 novembre, cette année-là, il n’y avait que des perdants, dit une conseillère du président. Il s’agit de célébrer la réconciliation entre Paris et Berlin, et, plus encore, « la vie ». C’était d’elle que le maire de Verdun, Samuel Hazard, parlait pour justifier, en 2016, la « fête » organisée par ses services, à l’ombre de l’ossuaire de Douaumont, et dont le concert de Black M devait être le climax. Fort heureusement, ce dernier n’a pas eu lieu ; la méchante « fachosphère » avait déterré un texte du troubadour dans lequel il qualifiait la France de « pays de kouffars », c’est-à-dire de mécréants.
Faire la « fête » à Verdun… La solennité, c’est morbide, voyez-vous. On veut des nounours, des câlins et des psys. Notre époque pratique sur le passé un impérialisme émotionnel ; toutes les grandes figures et les grands événements passent par le filtre d’un sentimentalisme digne d’une esthéticienne fan de Cali. Est-ce honorer nos soldats, tombés pour que nous demeurions un peuple libre – rappelons que le Reich prévoyait de dépecer la France –, que de les considérer comme des sortes d’esclaves ? Sans jamais la mentionner, l’État suit l’école de la contrainte ; il fait aujourd’hui siens les principes idéologiquement clairs qui la fondent et l’attisent. Emmanuel Macron, pour qui notre histoire n’est décidément pas un bloc, qui prétend être patriote en liquidant le peu qu’il reste de notre souveraineté – les mots sont tellement vidés de leur substance que cette dérive orwellienne ne choque même pas –, s’inscrit dans ce mouvement déjà ancien de repentir collectif et qui, s’adressant à lui-même et se donnant lui-même l’absolution, n’est en fait que de l’onanisme. Victimes de notre époqueLes années passent, puis les siècles, et avec eux la mémoire des hommes. Un jour, les soldats du Chemin des Dames n’évoqueront rien de plus que, pour nous, ceux de Salamine. La Grande Guerre est appelée à rejoindre toutes les autres dans l’histoire, ce grand monument de gloire et de douleur. Pour l’heure, il est trop tôt ; Lazare Ponticelli est parti il y a dix ans à peine. Or, pressée d’accaparer ces morts, l’époque les maquille en nous-mêmes et les fait entrer de force dans sa chronologie toujours recommencée. Quel orgueil que celui qui consiste à tout ramener à soi, à trouver des « féministes » au XIIe siècle et des « libertaires » sous Périclès. Comme les autres, les poilus subissent notre expansion temporelle. D’elle, pour le coup, ils sont vraiment victimes. |
Le 11 novembre, rien ne remplacera la victoireMardi, 30 Octobre 2018 04:26 https://lavoiedelepee.blogspot.com/ Version développée d'un texte publié par Figaro Vox (ici) et Le Figaro du 24 octobre.
Il se murmure (ici) que le président de la République ne souhaiterait pas célébrer le centenaire de la victoire de la France et de ses alliés le 11 novembre prochain. A la place, il ne serait question, à travers un « périple mémoriel », que d’évoquer les souffrances de nos soldats et de rendre hommage à leur courage tout au long de la guerre, ce qui paraît être la moindre des choses, mais sans évoquer le sens de ces mêmes souffrances, ce qui paraît être une faute. Le président, pour reprendre les termes de Bruno Roger-Petit, son « conseiller mémoire », « regarde l'histoire en face » et souhaiterait d'abord que l'on retienne que la Grande Guerre fut « une grande hécatombe » lors de laquelle « les combattants, qui seront au cœur des commémorations, étaient pour l’essentiel des civils que l’on avait armés ». Ces mots paraissent difficiles à imaginer en 2018 tellement ils apparaissent comme la lumière résiduelle d’une étoile idéologique déjà morte. Ils l’ont été pourtant témoignant alors d’une histoire non pas vue de face mais de biais. Non monsieur le président, il ne s’agissait pas de « civils que l’on avait armés » mais de citoyens, qui pour reprendre les termes de la loi du 5 septembre 1798, étaient forcément « aussi des soldats et se devaient à la défense de la patrie ». Concrètement, en 1914, tout français physiquement apte était soldat jusqu’à l’âge de 49 ans, plus tardivement encore pour les militaires.
Le citoyen défend la cité lorsque celle-ci est menacée, c’est un des fondements de la République, or, il ne faudrait pas l’oublier, la République française était bel et bien menacée en août 1914. Elle fut même partiellement envahie et ravagée. Les quatre millions d’hommes qui se sont rassemblés alors n’étaient pas des civils naïfs. C’était absolument tous des soldats d’active ou de réserve qui répondaient sans joie mais consciemment à l’appel à défendre la patrie. Il n’y avait alors et il n’y aura jamais aucun doute parmi eux sur la justesse de ce combat sinon sur la manière de le mener. Même les mutineries de 1917 ont été à cet égard bien plus des grèves que des révoltes, l’idée d’arrêter le combat et d’accepter la défaite en étant exclue.
Ce combat, ils ne l’ont pas mené non plus sous la contrainte impitoyable et au profit d’une classe de profiteurs et de généraux bouchers, mais pour « faire leur devoir », selon les mots qui reviennent sans cesse dans leurs propos ou leurs lettres. Ils n’auraient jamais combattu avec une telle force si cela n’avait pas été le cas. Faut-il rappeler que le nombre d’exemptés demandant à aller au combat malgré tout a toujours été très supérieur à celui des réfractaires ? Que ce nombre très faible de réfractaires n’a cessé de diminuer avec la guerre ? Dire que leur combat n’avait pas de sens, ce qui est le cas lorsqu’on refuse d’évoquer la victoire, équivaudrait à traiter ces hommes d’idiots. Ils savaient ce qu’ils faisaient, ils méritent mieux que cela.
D’ailleurs ces « civils que l’on a armés » et qui auraient pris sur eux toute la charge du combat, qui sont-ils ou plutôt de qui faudrait-il les distinguer ? Des professionnels ? Car ceux-ci ne souffraient peut-être pas, eux et leur familles, parce qu’ils étaient volontaires ? Des officiers, dont un sur quatre a laissé la vie dans l’infanterie ? Des généraux, ceux-là même dont 102 sont « morts pour la France » en quatre ans ? Des dirigeants et représentants du peuple, dont 16 ont été tués par l’ennemi ? Faut-il rappeler aussi que les uns et les autres avaient leur fils en première ligne ? Le général de Castelnau en a perdu trois, le sénateur et futur président de la République Paul Doumer quatre, et il n’agissait pas hélas de cas isolés.
Faut-il rappeler encore que loin de la vision idéologique que ce conseiller du président semble reprendre à leur compte, ces généraux ont non seulement conduit les troupes à la victoire sur le champ de bataille mais ont réussi également la plus importante transformation de toute notre histoire ? L’armée française de novembre 1918 était la plus forte et la plus moderne du monde. Cela n’a pas été pas le produit d’un heureux hasard mais d’un immense effort et peut-être d’un peu d’intelligence.
Parmi ces généraux, les plus illustres ont reçu le titre de maréchal de France, ce n’est pas rien maréchal de France, c’est une dignité dans l’Etat. Ne pas les évoquer serait donc déjà étonnant. Il est vrai que parmi eux il y a le très gênant Pétain, futur coupable d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison, mais aussi, l’avenir ne détruisant pas le passé, un des artisans majeurs de la victoire de 1918. Mais il est vrai que si on ne veut pas parler de celle-ci il n’est pas besoin de parler non plus de tous ses artisans. Les maréchaux, et peut-être même les généraux, et pourquoi pas tous les officiers pour peu qu'ils soient professionnels, seront donc effacés de l’histoire comme les ministères de la vérité effaçaient les indésirables des photos dans les régimes totalitaires.
Ce sont les nations qui font les guerres et non les armées et la guerre est un acte politique. Célébrer la fin de la guerre sans célébrer la victoire, c’est refuser la politique et sans politique l’emploi de la force n’est que violence criminelle. Refuser la politique et donc la victoire, c’est traiter le gouvernement de la France pendant la Grande Guerre comme l’on traite les organisations terroristes lorsqu’on leur nie tout projet politique et on les cantonne à la folie. C’est placer Poincaré ou Clemenceau au rang de criminels et tous les soldats à celui de victimes. Et si les événements n’ont été que pure criminalité de la part des dirigeants de l’époque, la suite logique en serait pour les dirigeants actuels de s’en excuser, encore une fois.
Sans la défaite de l’armée allemande, concrétisée par l’armistice du 11 novembre 1918, la France et l’Europe n’auraient pas été les mêmes. Il n’est pas évident qu’elles en fussent meilleures sous la férule du Reich. La moindre des choses serait de le rappeler et de le dire, à moins qu’une loi mémorielle non écrite interdise de fâcher nos amis d’aujourd’hui parce qu’ils ont été nos ennemis hier, ce qui conduit de fait à interdire de célébrer une grande partie de notre passé. On peut même imaginer en allant jusqu’au bout, d’inverser la logique expiatrice en participant aux célébrations des victoires de nos anciens ennemis, comme celle de Trafalgar en 2005. Les Britanniques, eux, n’ont pas honte de leurs combats et ils n’hésitent pas à les célébrer dignement sans considérer que l’hommage à leurs soldats vainqueurs soit une insulte aux anciens vaincus. Faut-il rappeler le contraste édifiant à quelques semaines d’écart en 2016 entre les traitements respectifs des batailles de Verdun et de la Somme ?
La victimisation est peut être une tendance actuelle, elle n’était pas du tout celle de mon grand-père, valeureux combattant des tranchées qui n’aurait absolument pas compris qu’on lui vole ce pourquoi lui et ses camarades se sont battus. Lorsque plus de trois millions d’hommes ont été tués et gravement blessés pour atteindre un but, on peut considérer que celui-ci aussi a, à peine cent ans plus tard, encore des « droits sur nous ».
Pour fêter cette victoire, nul besoin forcément de défilé militaire grandiose mais au moins une reconnaissance, un remerciement, un mot, un geste du chef des armées serait suffisant. Un discours de vainqueur à la hauteur de ceux de Clemenceau, l’annonce que le centenaire du défilé du 14 juillet 1919 sera le moment principal de la célébration, entre nous ou avec nos alliés de l’époque, voilà qui serait un minimum, en complément de l’indispensable hommage aux soldats.
Pour le reste pour célébrer l’heureuse amitié franco-allemande, retournement incroyable au regard de l’histoire, il sera possible le 22 janvier de fêter l’anniversaire du traité de l’Élysée qui la marque bien plus dans l’histoire que le 11 novembre. Nous n'étions pas du tout amis à l'époque. Il n’y a pas d’ « en même temps » en histoire, il n’y a que des faits réel et distincts, et on peut tourner le 11 novembre dans tous les sens, cela restera toujours l’anniversaire de la victoire de la France.
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Samedi, 27 Octobre 2018 19:57 ![]() Association de soutien à l’armée française 18, rue de VEZELAY « Ne pas subir » (Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)
Lettre de l’ASAF 18/10 « Les politiques, l’État et l’Armée »A observer certains évènements récents qui se sont produits en France, on est en droit de s’interroger sur leur sens et de se demander s’ils n’expriment pas une forme de nihilisme privilégiant systématiquement le rejet d’un passé qui serait honteux plutôt que la célébration d’une histoire riche et glorieuse. Une telle attitude conduit insidieusement à fragiliser la Nation. L’autorité de l’État, si nécessaire aujourd’hui, peut-elle sortir renforcée du dénigrement de son action passée ? Le mensonge par omission L’ASAF estime que la politique de Mémoire a pour but principal la connaissance et la compréhension de notre Histoire, qu’elle doit contribuer à rassembler les Français plutôt qu’à les diviser et à leur donner des exemples propres à renforcer leur confiance en leur pays. La démarche du président de la République vers la famille de Maurice Audin s’est affranchie de cette exigence intellectuelle. En effet, le destin de ce militant doit être inscrit dans le soutien qu’il apportait aux terroristes poseurs de bombes du FLN qui tuaient et estropiaient chaque jour des civils innocents à la sortie des écoles ou dans les bars fréquentés par de nombreux jeunes. Omettre sciemment ces éléments de contexte aussi fondamentaux, c’est travestir la réalité. Il n’est pas acceptable de dénigrer les décisions de l’État et condamner même implicitement l’action de l’Armée si l’on oublie de rappeler que, chaque jour, des victimes innocentes comme celles du Bataclan en 2015, tombaient à Alger en 1957. Les Français d’aujourd’hui pourront alors comprendre pourquoi, dans l’urgence et faute d’outils techniques plus performants pour rechercher les renseignements, tous les moyens disponibles furent utilisés pour arrêter cette hémorragie. Une repentance trompeuse et destructrice À entendre la surenchère de certains propos culpabilisants, on en vient, par exemple, à oublier que les terribles massacres de dizaines de milliers de harkis, qui commencent le 19 mars 1962, malgré les engagements pris, et qui vont se poursuivre massivement après l’indépendance de l’Algérie du 3 juillet 1962, sont le fait des égorgeurs et éventreurs du FLN algérien ! Enfin, cette repentance, servie ad nauseam à propos de l’aventure coloniale française, ne contribue-t-elle pas à faire douter les Français d’eux-mêmes et à susciter chez certains d’entre eux, fraîchement naturalisés, un désir de revanche fragilisant un peu plus la cohésion nationale ? Plutôt que Maurice Audin, complice de terroristes, pourquoi n’avoir pas mis en avant des comportements héroïques tels celui de l’ingénieur Keller révélé récemment au grand public par une production de France 5, « la source K », ou de ce couple, parents de cinq enfants, qui s’est engagé dans la Résistance malgré les risques considérables encourus pour leur famille ? Une Nation fragilisée La France a célébré récemment le 75e anniversaire de la libération de la Corse, premier département libéré. Il l’a été par le bataillon de choc, les goumiers marocains et la Résistance. Ces comportements sont-ils acceptables alors que la Constitution rappelle que « la France est une République indivisible, que la langue officielle de la République est le français, et enfin que les partis et groupements politiques … doivent respecter les principes de la souveraineté nationale... » ? Quand bien même ces dirigeants indépendantistes n’étaient pas nés alors que les résistants, les goumiers et les commandos se sacrifiaient pour le drapeau français et la liberté, devons -nous accepter dans l’indifférence ces comportements d’élus ? Si oui, de quelle Nation et de quel lien armée-nation parlons-nous ? Une raison d’espérer cependant : les applaudissements nourris initiés par des Corses profondément français, lors des dépôts de gerbes par le consul général du Maroc en Corse puis par madame Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées. Les quatre dépôts de gerbes précédents, ceux des élus corses, eurent lieu dans un silence gêné et réprobateur. L’urgence d’un État rassembleur et fort Il est temps que les responsables politiques d’aujourd’hui cessent d’affaiblir l’État en s’érigeant en juges d’un passé qu’ils connaissent souvent mal où qu’ils observent d’un œil partisan. Ils doivent, au contraire, renforcer l’unité de la Nation, susciter le dépassement des Français en honorant les héros qui ont fait et font aujourd’hui la fierté de notre pays. Il est essentiel qu’ils se concentrent sur la tâche immense qui est la leur aujourd’hui plutôt que de dénigrer l’action de leurs prédécesseurs et de notre Armée.
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